Magical Storm
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 Bloody delight} R. Matthew

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Antan Anseltz

Antan Anseltz


Messages : 6
Date d'inscription : 24/09/2009

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MessageSujet: Bloody delight} R. Matthew   Bloody delight} R. Matthew EmptyMar 29 Sep - 5:27

..TheMaster & TheBeast.
    Bloody delight} R. Matthew Img-202542jt5w7 Bloody delight} R. Matthew Ccasiericon15


      Il savait qu'il ne devrait pas. Il en était infiniment conscient et, pourtant, ne parvenait pas à se détourner de l'objet de sa tentation. En des occasions comme celle-ci, l'instinct se faisait bien plus fort que la raison, au point qu'il en venait à devenir incontrôlable. C'était un attrait terrible que celui qu'exerçait le sang sur Antan. Irrésistible même. Il avait beau tenter d'y résister, se remettre en question, se morigéner de toutes les façons possibles et imaginables, la réalité restait la même : il aimait ça. Cette attitude de prédateur que lui conférait sa nouvelle nature ne le répugnait pas autant qu'elle aurait du, de même que l'idée de subtiliser ce si précieux à des gens qu'ils fréquentait depuis des années, ne le rebutait pas. Il se détestait pour cela... mais ne faisait rien pour changer. On est ce qu'on est...

    **

    Depuis le soir de l'Etreinte, celui-là même qui lui avait été fatal, tout semblait à Antan plus différent que jamais. Il était mort, cette nuit là. Ou du moins, son coeur s'était arrêté de battre tandis que son corps se gelait de façon irrémédiable, figé pour ce qui devait être l'éternité. Antan avait encore du mal à se faire au fait que le temps qui passe glisse désormais sur lui sans vraiment l'altérer. Etrangement, et bien qu'il ne se l'avoue pas encore, il s'agissait là de la partie du contrat qui le dérangeait le plus et qui, en quelque sorte, l'effrayait presque. Oui, l'immortalité était sans aucun doute l'utopie à laquelle chaque humain aspirait au fond de lui. L'immortalité, doublée d'une quasi indestructibilité. C'était, en quelque sorte, l'élixir de jouvence tant recherchée... à ce détail près que, vu ainsi, il était plus semblable à un pacte signé avec le diable qu'à un véritable cadeau de Dieu. Jusqu'ici, Antan avait par dessus tout craint de disparaître sans rien laisser de lui; de risquer à tout moment d'être purement effacé de la surface de la Terre, sans être regretté par personne. Sans avoir marqué la moindre mémoire. C'était cette facette de sa nature d'humain qu'il avait en horreur : son irrémédiable fragilité. Un pas de travers, un coup de trop, une balle perdue... autant de risques dont il ne pouvait être épargné, et auxquels sa situation sociale l'exposait beaucoup trop. Plus encore, depuis qu'il était au fait des activités de son père. Mais à présent qu'une toute nouvelle opportunité s'offrait à lui, de marquer les esprits et de faire en sorte de ne jamais disparaître, cette peur, loin de s'évanouir, était remplacée par une autre.
    Il y aurait un jour à partir duquel demeurer dans son milieu s'avérerait impossible. Un jour où tous choix seraient évincés par un seul : l'exil. Et alors, que resterait-il de lui ici? Quelle place aurait-il dans les souvenirs de ceux qui avaient partagé son existence humaine? Celle d'une ombre. Telle était la réponse. L'ombre d'une réminiscence que le moindre souffle aurait tôt fait de balayer.
    Mais c'était encore plus douloureux, lorsqu'il fallait accepter, telle une étrange fatalité, de disparaître ainsi du coeur de ses propres proches.

    Tout cela le rongeait lentement de l'intérieur et, pourtant, il s'évertuait à continuer d'avancer comme si de rien n'était. Existait-il quelqu'un qui fut à même de le comprendre? Dans d'autres circonstances, la réponse se serait imposée d'elle-même : Eve. A défaut de lui fournir une réponse, elle aurait su être la confidente idéale. Seulement voilà, il s'agissait d'un sujet qu'il ne pouvait se permettre d'aborder avec un simple humain, et avec elle encore moins. Il craignait trop de la rebuter, de lui faire horreur, et d'être finalement contraint de ne plus jamais l'approcher.
    Matthew? Il s'agissait là de son unique contact plus ou moins fiable de la 'communauté' vampirique de Chicago. Antan savait sa propre existence connue par cette dernières, mais se doutait qu'il ne représentait sans doute pour elle qu'une vulgaire source de curiosité. Au prix d'une insistance presque insupportable, il était parvenu à faire avouer à celui qui s'était chargé de sa transformation, qu'il était son premier infant depuis plus de 100 ans. Pourquoi alors, avait-il accédé à sa requête? Cela, il n'aurait su le dire, et il était évident que le principal concerné ne lui en avait pas touché un mot.
    Ainsi, sans plus compter comme humain, Antan n'en était pas pour autant membre à part entière de cet autre groupe. Il restait à tanguer entre les deux, passant d'un bord à l'autre sans pour autant parvenir à franchir la limite, imposée par son nouveau statut, qui se devrait de le séparer définitivement du reste de l'Humanité.

    La prise de conscience se faisait peu à peu, titillant son habituelle insouciance. Elle se terrait dans un coin de son cerveau, évoluant au fil des jours qui s'écoulaient, des changements qui s'opéraient, mais ne parvenant tout à fait à le pousser à faire un choix. Aussi le jeune homme préférait-il se concentrer sur autre chose : les nouvelles sensations qui s'offraient à lui. C'était choisir de fermer les yeux sur le côté négatif de la tournure qu'avait pris son existence, pour ne plus en voir que l'agréable, mais il ne pouvait, ne voulait accepter de faire autrement.
    Sa perception des gens avait changé du tout au tout... et pas forcément en bien. Loin d'eux, il parvenait à y penser de façon de la même façon qu'avant; à réfléchir de façon plus ou moins rationnelle. Mais une fois à l'extérieur, les choses devenaient largement différentes. Sa faim insatiable de jeune vampire le poussait bien souvent à tout voir comme un potentiel gibier plutôt qu'un être à part entière. Sa rétine se teintait de la trop bien connue couleur carmine du sang, lui faisant oublier tout le reste et, dès lors, haine ou amitié n'avaient plus de visage. Il ne distinguait plus celui ou celle qu'il voyait, reconnaissant uniquement l'appel de ce liquide vital, et le besoin qui s'imposait à lui de s'en abreuver.
    Ce manque de contrôle avait à maintes reprises manqué de le faire découvrir, et il ne comptait plus le nombre de reproches qu'avait à lui faire Matthew à chacune de ses interventions. C'était plus fort que lui : être discret n'était pas dans ses habitudes et, soumis aux exigences toutes spécifiques de son estomac, cela ne semblait même plus envisageable. Cependant, cette façon d'agir mettait en danger la communauté, et lui même risquait à tout moment d'être repéré par un quelconque chasseur...

    Soit. C'était la théorie. En pratique, il n'en demeurait pas moins incapable de s'en souvenir... et ce soir ne faisait pas exception à la règle.
    Elle était là, splendide, légère, évoluant avec une classe éblouissante. C'était une étrangère, sûrement -l'air quelque peu perdu qu'elle affichait parlait pour elle. Mais son attitude, malgré tout, se voulait assurée. Elle-même ne savait sans doute pas où elle se rendait exactement... et un accident était si vite arrivé! Antan laissa échapper une sorte de feulement envieux. Il n'accordait pas la moindre importance à sa silhouette gracile, à ses formes généreuses. Mais il y avait une veine à peine visible, là, contre la peau tendre de son cou, qui palpitait au rythme fou de ses battements de coeur. Bien qu'inaudible, son mouvement hypnotisant l'assourdissait, étouffant jusqu'au bruit de la circulation. Le dilemme tenait cependant du fait qu'elle était loin d'être seule. Autour d'elle, invisibles aux yeux du jeune vampire, grouillait une foule pressée de retrouver la chaleur d'un foyer, inconsciente de la menace qui planait sur elle.
    Et lui, il se retenait à grand peine de se jeter sur cette femme, là, tout de suite, et de la vider de son essence vitale. D'ailleurs, qu'est-ce qui l'en empêchait? Ça ne prendrait qu'une minute... une misérable petite minute, durant laquelle les spectateurs horrifiés oublieraient de réagir. Puis, ils tenteraient de s'enfuir, sans penser immédiatement à porter secours à la malheureuse. Et le temps que les rares courageux se manifestent, il aurait déjà disparu.

    Tout à ses projets, il ne pensait même pas aux centaines de lumières éclairant l'Avenue, qui se braqueraient sur lui, accusateurs; et encore moins aux répercussions de son geste. L'engouement médiatique, la frayeur qui résulterait de son geste... et ceux qui le reconnaîtraient. Il serait poursuivi, traqué comme le dangereux animal qu'il était devenu, décortiqué par des scientifiques en mal d'informations. Lui, et tous ceux qui lui ressembleraient. Autant de risques auxquels il ne songeait plus. Relâchant le pan de mur auquel il s'était accroché avec plus de force qu'il ne s'en était aperçu, il avança d'un pas en direction de la jeune femme, cédant enfin à ses instincts. Il lui fallait... la briser. La mettre en pièce. Il avait une folle et irrémédiable envie de sang et, pire encore; de carnage. Un sourire diabolique éclata sur ses lèvres fines. Oui, c'était exactement ce dont il avait mortellement besoin.

    Mais alors qu'il s'apprêtait à s'élancer, plus rapide qu'un oiseau de proie, une poigne de fer s'abattit sur son épaule pour l'empêcher de s'élancer. Prédateur assoiffé, Antan se débattit immédiatement. La force que lui procurait sa nouvelle condition, cumulée aux envies qu'elle faisaient naître en lui, en faisaient un adversaire de taille... pourtant, un mot du « gêneur » suffit à stopper temporairement toute forme de résistance de sa part. C'était... c'était Matthew.
    Sifflant de mécontentement, Antan accepta de lui faire face et se retourna brusquement. « Même pas en rêve », crachait le regard furieux de son aîné. La lèvre supérieure d'Antan découvrit ses canines acérées. Sa mâchoire se crispait d'ors et déjà mécontentement, mais il était parfaitement conscient qu'il ne s'en prendrait pas à son 'créateur', jamais, quelque soit la rancoeur qui pouvait l'animer. Il était cependant tenté de ne pas prendre garde à l'avertissement qu'il lisait sur les lèvres de son vis-à-vis. Il avait soif ! Ses prunelles rougies en était une preuve évidente. N'était-ce pas, après tout, compréhensible et même, légitime?
    L'autre rabat-joie n'était pourtant clairement pas de cet avis... Avis dont il ne tarderait d'ailleurs probablement pas à lui faire part, qu'il le veuille ou non.
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Matthew Callaghan

Matthew Callaghan


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MessageSujet: Re: Bloody delight} R. Matthew   Bloody delight} R. Matthew EmptyMar 29 Sep - 23:52




    « Tu sais que cette histoire en fait jazzer plus d’un. » Assis à une table d’un bar quelconque en compagnie de Aaron, Matthew se contenta de hausser les épaules tout en prenant une bouffée sur sa cigarette. Quelle importance cela avait-il ? Toute la communauté aurait pu n’avoir que nom d’Antan sur les lèvres, cela ne l’affecterait pas le moins du monde. Ils pouvaient bien courir après le nouveau né et le harceler de question, tant qu’il le laissait lui tranquille. De toute façon leur curiosité malsaine ne serait guère rassasiée s’ils venaient à l’interroger. Antan lui même devait ignorer bien des choses et en premier lieu, la réelle raison qui avait poussé Matthew à le transformer. Tout ce qu’il pourrait répondre à ce genre de question serait que le vampire avait simplement accédé à une requête de sa part. Matthew n’étant pas connu pour sa générosité démesurée, ils auraient eu vite fait de constater qu’ils n’arriveraient à rien et laisseraient bien assez vite tomber le sujet pour se jeter sur un autre.

    « Ca se comprend… Toi, infantant, ça tient du miracle. » L’attention de Matthew avait été occupée quelques instants par la merveilleuse fragrance d’un des clients du bar et ce fut à contre coeur qu’il s’en détourna afin d’offrir une réponse formulée de sa bouche cette fois. Aaron avait raison, Matthew n’était pas le genre à infanter, il était bien trop égoïste pour cela. Personne ne retenait son attention et il ne jugeait aucun de ces petits humains dignes de faire parti des siens. De plus, les responsabilités que cela incombait n’étaient pas pour le faire changer d’avis. Pourtant, bien que son ami ait raison, Matthew eu la soudaine envie de répliquer, très certainement pour le plaisir de le contredire plus que pour autre chose. « Je t’ai bien transformé toi. » Oui, Matthew avait fait d’Aaron un être de la nuit plusieurs décennies auparavant, il avait mit plus de cens ans avant de tenter l’expérience, et il s’était juré par la suite de ne jamais réitérer la chose. Aaron n’en était en rien responsable, bien au contraire… il avait été un modèle d’obéissance et son éducation s’en était retrouvée grandement facilité. Le problème venait d’autre chose et son égoïsme en était en grande partie responsable

    « Mais pour moi c’est différent, tu avais une raison. Tu te sentais seul. » Un bruit semblable à un grognement monta dans la gorge de Matthew. Il était vrai que s’il avait transformé Aaron à l’époque, ce n’était en aucun cas pour une noble raison. Après plus de cens ans, il avait commencé à ressentir le poids de la solitude. En ce temps là, il ne s’était pas encore établi à Chicago, il était de ces vampires nomades, et puisqu’il refusait de se mêler aux humains plus que de raison, il était seul. Il avait alors cherché un humain capable d’être digne de lui, un a qui il offrirait le privilège de sa compagnie, car c’était de cela qu’il avait besoin : d’un compagnon. Son choix s’était arrêté sur Aaron et il n’avait jamais eu à le regretter bien qu’il ne l’ait jamais avoué. Mais Aaron le savait parfaitement car il connaissait suffisamment Matthew pour le décrypter. Ce dernier avait cela en horreur, et pourtant c’était pour cela qu’il avait voulu un compagnon, pour cela aussi qu’il avait choisi Aaron… parce qu’il le comprenait.

    N’ayant rien à ajouter et jugeant le sujet clos, Matthew se leva de son siège tout en écrasant rapidement sa cigarette dans le cendrier posé sur la table. « J’ai à faire. » Lâcha-t-il en guise d’au revoir. « Tu vas voir ton petit protégé ? » Matthew se contenta d’un regard appuyé par-dessus son épaule. Bien entendu qu’il allait voir Antan, ou plutôt le surveiller… comme tous les soirs d’ailleurs. Le vampire avait une méthode d’éducation bien à lui qui consistait à rester le plus possible à l’écart. Interférer dans la vie du nouveau né n’était pas quelque chose qu’il appréciait, il trouvait se trouvait déjà bien aimable de prendre sur son temps libre afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de débordement. Tout autre aurait trouvé cela normal, après tout il s’agissait de son infant à lui, il en était responsable. Seigneur qu’il détestait ce mot ! Tout comme il détesté être vu comme un géniteur. Pourquoi avoir transformé le gamin dans ce cas ? Lui-même n’en savait rien… Peut être parce qu’il lui avait simplement demandé. En plusieurs décennie de chasse et de meurtres commit de sang froid, jamais on ne lui avait demandé une telle chose. Toutes ses victimes avaient supplié pour leur vie, toutes, sans exception. Et lui, gamin qui n’avait rien laissé paraître d’une telle audace, il avait choisi la voie qu’aucun autre n’avait osé demander. Il avait été… surprit, effet que les humains n’avaient plus depuis bien longtemps sur lui. Pourtant, il avait eu tôt fait de regretter son geste surtout que le gamin lui avait montré plusieurs fois qu’il n’était pas aussi facile à l’apprentissage qu’Aaron. Il avait beau tenter de le mettre en garde, ses instincts semblaient primer sur tous le reste et le problème, c’était que Matthew manquait d’expérience dans le domaine de l’éducation. Mais il se couperait la langue plutôt que d’avouer pouvoir être en parti responsable d’un échec.

    Ses pas le menèrent rapidement auprès du nouveau né qu’il n’eu aucun mal à localiser. Se faisant discret, il l’observa de loin attendant de voir s’il pouvait se débrouiller sans lui comme cela lui arrivait parfois. Le problème étant que Antan pouvait être un excellent prédateur, comme son opposé, et Matthew veillait pour éviter ce genre de débordement justement. Et ce soir là, il su qu’il était arrivé au bon moment… Il voyait l’excitation qui étreignait le jeune vampire, et sa proie… il la repéra aisément. Qu’il puisse faire un carnage n’était pas le réel souci. Si sa victime avait été isolée et qu’il n’y avait eu personne pour les voir, Matthew aurait laissé Antan n’en faire qu’à sa tête, mais là c’était différent. La foule présente constituait un risque bien trop grand. Risque que Antan ne sembla pas remarquer, ou dont il se moquait. Malgré le danger, Matthew attendit le dernier moment avant d’agir, voulant laisser le bénéfice du doute à son infant, peut-être arriverait-il à se contrôler en fin de compte.

    Il poussa un soupire lorsqu’il comprit qu’Antan ne s’arrêterait pas de lui-même, et avec une rapidité folle, il fut derrière le vampire le maintenant avec force mais sans en donner l’impression, alors qu’il était à deux doigts de s’élancer. Bien entendu, il essaya de se défaire de sa poigne, mais lorsque la voix de Matthew prononça son nom, il se calma. Du moins il ne se débattit plus mais Matthew pu voir lorsqu’il lui fit face, qu’il n’était pas si calme que cela. Le regard du vampire se fit dur, il avait beau avoir faim, rien ne justifiait qu’il se fasse repérer et encore moins qu’il se permette de le l’orner de cette façon. Lui faire la morale n’était pas dans ses projets imminent, il relâcha sa prise et son regard azuré alla se poser sur la foule, jusqu’à repérer de nouveau celle qu’Antan avait voulu pour souper. « Ne bouge pas ou tu le regrettera. » Son ton reflétait plus l’avertissement que la menace réelle, et sur ce, il se faufiler dans la foule d’un pas nonchalant.

    Avec une confiance frisant l’insolence, il aborda la jeune femme. Il lui fut aisé de la charmer, de la mettre suffisamment en confiance pour lui proposer un verre et qu’elle accepte l’invitation sans une once de méfiance. Il fut encore plus facile de la faire le suivre et de la mener dans une ruelle sombre et non fréquenté. Dans son entreprise, il n’avait pas oublié de faire un signe discret à Antan afin qu’il le rejoigne. Il le vit arriver dans l’ombre alors que la fille commençait à poser des questions auxquelles elle n’aurait, évidemment pas de réponse. Une sourire malsain étirant ses lèvres, il empoigna ses cheveux et lui fit pencher la tête sur le côté sans aucune douceur. Il laissa apparaître ses crocs alors que sa bouche arrivait près de sa gorge, quant à ses yeux, ils fixaient Antan le provoquant presque mais il s’arrêta avant de plonger ses crocs. Il n’avait voulu que jouer un peu avec les nerfs de son infant…

    Sans ménagement, il poussa la jeune femme qui ne cessait de geindre à présent, vers lui. « Régales-toi. » Lui, il s’était abreuvé quelques heures plus tôt, il ne souffrait donc pas de la faim, pas comme Antan qui paraissait assoiffé. Mais cela ne justifiait pas son comportement et ça, il devait se le rentrer dans le crâne. Il choisit cet instant pour se faire moralisateur, étant persuadé que Antan serait plus prédisposé à l’écouter maintenant que lorsqu’il mourrait encore de faim. « Tu as de quoi être l’un des meilleurs chasseurs du monde, alors use de tes dons lorsque cela est nécessaire afin d’attirer ta victime. Ne te conduit pas comme une bête ! laisses ça aux Lycans ! » Une grimace déforma ses traits lorsqu’il nomma la race ennemie, mais il reprit bien vite. « Il me semble te l’avoir déjà expliqué non ? si le conseil juge que tu deviens un problème, ils pourraient voter ton exécution ! et si ils en arrivent à une telle extrémité, ça ne sera pas sans raison… alors sache que je serais l’un des premiers à avoir voté dans ce sens. Que je sois ton géniteur ne te donne aucun droit, alors contrôles-toi ! » Que Antan n’apprécie pas qu’on lui parle ainsi était le cadet des soucis de Matthew. Il avait besoin qu’on lui fixe des limites, et il était là en partie pour ça…




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