Matthew Callaghan
Messages : 24
Date d'inscription : 12/09/2009
Age : 39
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Matthew Callaghan
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| | Sujet: Re: Matthew Callaghan Lun 14 Sep - 17:48 | |
| IV. Histoire
. Histoire d'une Morsure
Dire qu’elle était belle aurait été un blasphème tant elle était magnifique, juste divine. Lorsqu’on la voyait, on savait que la perfection existait et qu’elle s’était incarnée en ses traits. Elle était désirée, courtisée par les plus beaux partis de la ville. Elle n’avait qu’à battre des cils pour que tous soient à ses pieds, qu’à étirer ses lèvres pour qu’ils soient près à lui jurer l’amour éternel. Il était impossible de lui refuser quoi que se soit. Même les femmes qui auraient dû la jalouser, l’idolâtraient. Elle avait cette aura… ce pouvoir d’attraction sur les hommes, et un autre, plus subtil avec les femmes. Elle pouvait tout avoir, rien ne lui était inaccessible et c’était pourtant sur lui, un misérable, qu’elle avait posait ses beaux yeux. Il n’avait rien pour lui, ni richesse, ni bonne éducation, pas même une once de charme mais c’était tout de même sur Matthew qu’elle avait jeté son dévolu. Elle devait lui répéter maintes fois dans la même journée combien elle l’aimait tant cela lui semblait irréel. Mais il fallait comprendre ses doutes… comment une femme aussi parfaite qu’elle pouvait être tombée amoureuse d’un moins que rien comme lui, alors qu’aucune autre –qu’importe le rang social- ne lui avait jamais prêté ne serait-ce que la moindre attention ?
Son amour, elle l’expliquait d’une manière fort simple, mais qui le laissait perplexe. C’était la bonté de son âme qui l’avait touché. Elle le trouvait différent des autres, différents de ces riches et prétentieux qui finissaient par bafouer son honneur et son amour en la trompant dès qu’ils avaient réussi à la faire leur. Elle savait que Matthew n’était pas de ceux là. Il ne posait même pas les yeux sur une autre femme –elles ne le regardaient pas non plus. Il ne se pavanait pas devant ses amis –qu’il n’avait pas. Et il ne l’affichait comme l’une de ses nouvelles acquisitions fortes coûteuses –qu’il ne possédait également pas, ne pouvant se les payer. Et bien qu’il ne puisse la couvrir de cadeaux comme l’avaient fait moult de ses anciens prétendants, il la traitait bien mieux d’après ses propres dires. Et c’était vrai… Matthew la traitait comme une reine, il était prêt à tout pour elle, pour ses magnifiques prunelles, pour ses merveilleux sourires.
Leur idylle dura plusieurs mois sans que rien, absolument rien, ne vienne la perturber. Mais alors que la jeune femme se plaisait dans cette relation, il lui fit part de son désir de s’engager davantage envers elle. La question fut alors posée : « Combien m’aimes-tu Matthew ? » Cette interrogation le surprit grandement. N’était-ce pas évident ? « Plus que de raison, plus que ma vie… Je serais prêt à tous les sacrifices si c’est pour pouvoir passer l’éternité à tes côtés. » Ses lèvres s’étirèrent dans un tendre sourire. C’était la réponse qu’elle avait attendu, espéré et sa décision fut prise à cet instant. Sans l’informer de ce qui aller suivre, de ce qu’elle allait faire, elle se pencha vers lui et susurra à son oreille quelques paroles qu’il ne comprit pas. « Alors je vais t’offrir cette éternité. » Elle déposa un baiser tout en légèreté sur son cou. Le bonheur et la joie qui étaient imprégnés sur le visage de Matthew disparurent lorsqu’il sentit soudainement quelque chose déchirer la chair de sa gorge. L’étonnement vint en premier lieu, mais fut aussitôt remplacé par une grimace de douleur. C’était affreux, terriblement douloureux… tant qu’il ne garda pas conscience.
Lorsqu’il revint à lui, il dû prendre un certain temps avant de se rendre compte qu’il n’avait rêvé, et ce fut sa belle qui lui expliqua ce qu’il s’était passé, ce qu’elle avait fait de lui. Il aurait pu la croire folle si elle n’avait pas apporté des preuves quant à ce qu’elle avancé. La meilleure fut sans doute lui-même. Dès lors sa vie changea du tout au tout. Il était devenu un être exceptionnel. Beau, élégant, charismatique… les hommes l’admiraient, se disputaient pour faire partis de ses amis, les femmes se pâmaient devant lui, désireuses de partager son lit. Il ne les décevait pas, profitant de ce que la vie lui avait toujours refusé et qu’elle lui offrait à présent. Il délaissa peu à peu son aimée. D’ailleurs l’aimait-il toujours ? l’avait-il même aimé un jour ? N’était-ce pas simplement sa beauté qui l’avait séduit ? car aujourd’hui, plus rien en elle ne le faisait trembler. Il ne restait finalement avec elle que par convenance, mais lorsqu’elle le surprit avec une autre, il ne chercha nullement une raison de se dérober. Elle cria, pleura, et lui, il soupira… « Je te croyais différent ! Tu disais que tu m’aimais ! » Le rire mauvais qui s’éleva de sa gorge la laissa interdite. « Bien sûr que je t’aimais, quand tu était exceptionnelle ! Mais maintenant que je le suis également, qu’es-tu toi ? rien… si ce n’est une femme parmi tant d’autres. » Choquée par les paroles de ce être qu’elle avait elle-même créé, elle ne pu que le voir s’en retourner sans essayer de le retenir. Matthew ne la considéra plus à partir de cet instant, elle faisait, selon lui, partie du passé et les années qui suivirent, il profita, abusa de la vie et de ses plaisirs, sans se soucier de la haine qu’il avait engendré en elle.
. Les Enfants ne sont que Problèmes
Mais où pouvait bien donc se trouver cette gamine de malheur ?! Cette question ne cessait d’hanter Matthew qui faisait les cens pas dans son logement. Cela faisait des jours, presque des semaines qu’il ne l’avait pas vu traîner dans les parages. C’était pour le moins inhabituel… Depuis qu’elle faisait partie des leurs, elle n’avait jamais été absente plus de deux jours. Cela lui était comme qui dirait… impossible. Nicky avait besoin de se sentir entourée, comme l’enfant qu’elle était. Une enfant de 109 ans qui n’avait eu de cesse d’être choyée par l’ensemble de la communauté. Il faut dire que les évènements c’étaient déroulés d’une telle façon qu’il n’en aurait pu être autrement. Il se souvenait parfaitement du jour où elle était arrivée parmi eux. Elle n’était pas arrivée seule, bien sûr que non. Son géniteur l’accompagnait alors qu’elle n’avait encore que quelques jours en tant que vampire. Matthew avait tout de suite vu l’angoisse, l’inquiétude dans ses prunelles, bien qu’elle n’ait rien laissé paraître. Il n’avait pas vraiment prêté attention à cette gamine. Avoir ce genre de sentiment est tout à fait normal lorsque l’on est dans les débuts de sa vie vampirique. On ignore encore tout de ce nouveau monde et l’avenir peut paraître effrayant. Il n’y avait rien d’anormal à ça –bien que lui n’est jamais ressenti cela, mais il l’avait maintes fois vu- il n’avait donc pas de temps à perdre avec ça. Déjà à l’époque, il faisait parti du conseil, il était… important selon lui, s’intéresser aux enfants en bas âges n’était donc pas sa priorité. Pourtant cette gamine fut au centre de toutes les attentions par la suite. A peine quelques jours après son arrivée, son géniteur fit part au conseil de son désir de leur confier son infante. Il n’était venu ici que pour cela : il ne se sentait pas capable de la gérer mais voulait s’assurer qu’elle serait tout de même entre de bonnes mains. L’abandonner purement et simplement sans personne pour la veiller était impensable pour lui.
« Mais la laisser avec de parfaits étrangers ne l’est pas… » avait alors lancé Matthew avec sarcasme et un rictus tout aussi désagréable. Il y avait eu quelques murmures approbateurs et d’autres un peu moins. Il savait qu’il faisait mouche, en même temps ce genre de phrase bien placée était sa spécialité, ce qui lui servait pas mal dans son métier. Mais peu importait ce qu’il en pensait, le vampire s’en alla sans mot dire à la gamine et laissa au conseil le soin de décider si oui ou non, ils allaient la garder parmi eux. La réponse fut vite trouvée. Il était hors de question de laisser un aussi jeune vampire livré à lui-même. Les conséquences pouvaient être désastreuses, et cela pouvait même toucher la communauté. Autant garder la petite. Elle ne dérangerait pas et serait encadrée, les possibles débordements seraient ainsi gérés. Matthew fut choisi pour lui annoncer la nouvelle. Pourquoi lui ? Il n’était pourtant pas connu pour son tact et tous semblaient déjà attachés à la gamine, alors pourquoi pas n’importe lequel d’entre eux ? Parce que aucun d’eux ne voulait être celui qui lui ferait de la peine. Il y avait été en ruminant sa mauvaise humeur, il avait eu beau insisté sur le fait qu’il avait mieux à faire, on ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Le pire était très certainement qu’on lui demandait de prendre des pincettes… de dire à la gamine que son géniteur était seulement parti pour quelques temps et qu’il reviendrait lorsqu’il aurait terminé son petit voyage. Lui, il ne tenait pas vraiment à faire dans la dentelle, autant lui dire la vérité n’est-ce pas ? Ils étaient seulement aveuglés par l’affection qu’ils éprouvaient déjà tous pour l’enfant. Tous des hypocrites ! Auraient-ils seulement posé un regard tendre sur elle si elle n’avait pas été abandonnée ?
« Hey, toi ! » Son nom ? il ne le connaissait pas et s’en moquait bien à l’époque. Tout ce qu’il souhaitait c’était en finir au plus vite. Pour ça il pensait lui balancer que son géniteur s’était tiré car il ne voulait pas s’encombrer d’elle et il ferait pareil à son tour. Mais lorsque ses yeux rencontrèrent les siens, les mots ne sortirent pas. Elle semblait si perdue, si désemparée… L’idée qu’il puisse la blesser en étant trop direct fit alors enfin son chemin, et sans qu’il ne l’ait réellement décidé, il se fit moins abrupte. « Bon, écoute… » commença-t-il avec un certain malaise, peu habituer à se tenir ainsi. « Il est parti ? » Elle était déjà au courant ? mais comment ? La surprise frappa Matthew et cela du facilement se voir car elle reprit : « Pas la peine de prendre des gants avec moi, j’le savais bien qu’il m’avait amené ici pour m’y laisser. » Il était resté sans voix, il s’attendait à une scène tout en larmes et là, elle le prenait de court. « Tu devrais fermer la bouche, t’as l’air d’un con. » Pardon ? Ses sourcils se froncèrent alors. Comment osait-elle lui parler ? Sale mioche ! Lui qui avait voulu faire preuve d’un peu de considération, qui avait pour une fois pensé à quelqu’un d’autre qu’à lui même ! Voilà comment il était remercié ! Son inquiétude s’envola et ce fut sans gêne qu’il répondit : « Pas étonnant qu’il t’ai abandonné ! Une chieuse comme toi… on ne peut pas lui en vouloir. »
A partir de cet instant, les joutes verbales devinrent monnaie courante entre eux. Il ne passait pas une semaine sans que l’un aille faire sa petite remarque à l’autre, et ce depuis des décennies maintenant. Et voilà qu’aujourd’hui, elle manquait à l’appel ! Quelque chose clochait, il en était persuadé. Elle ne serait pas partie ainsi, sans prévenir personne et ce simple fait l’inquiétait. Bien entendu il n’en laissait rien paraître, mais ne pas savoir où elle se trouvait commençait à le ronger. Voilà pourquoi il décida d’aller la chercher, peut importe où elle se trouvait. Et lorsqu’il l’aurait retrouvé, elle ne s’en tirerait pas aussi facilement.
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Nom, prénom(s) : Matthew Callaghan